ÉDITO 2015

En ce début d'année 2015, l'ensemble du bureau de HOPE se joint à moi pour vous souhaiter une belle année. Après les attentats tragiques et insupportables qui ont frappé la France, ces vœux peuvent paraître bien dérisoires et convenus mais après la sidération initiale, il faut réagir et croire en l'espoir d'un monde meilleur où la tolérance et la liberté s'imposeront. L'espoir, acronyme choisi pour notre association, n'est plus que jamais à l'ordre du jour. Espoir de pouvoir poursuivre notre action dans les pays africains où les possibilités d'effectuer sereinement des missions se réduisent de plus en plus. Au Togo, la situation sociale est actuellement très tendue à l'approche des élections présidentielles. Les grèves se multiplient dans les hôpitaux publics où beaucoup de services arrêtent leur activité faute de moyens élémentaires et indispensables. Mes collègues togolais m'ont clairement indiqué qu'il n'était pas raisonnable d'envisager une mission actuellement. Pour des raisons différentes, il en est également  de même dans d'autres pays où nous avions pris des contacts comme le Niger et le Burkina Faso où le fait d'être médecin ou "humanitaire" ne suffit plus à être assuré d'un accueil bienveillant et peut même représenter un danger potentiel. Faut-il avoir peur et ne plus se rendre dans ces pays ? Le débat n'est pas nouveau et occupe les nombreux colloques des ONG depuis quelques années mais il est vrai que pour une petite association comme la nôtre, il n'est pas évident d'assurer la sécurité des missionnaires comme peuvent le faire les ONG "institutionnelles" et qu'on ne peut faire prendre des risques inconsidérés à des bénévoles non professionnels de l'humanitaire qui pour la plupart d'entre eux viennent pour la première fois en Afrique. Alors que faire sinon espérer que la situation géopolitique de ces pays évolue favorablement vers la paix civile et que le sentiment antifrançais disparaisse avec le temps. 

Accueillir des stagiaires peut représenter une alternative mais l'impact est évidemment moins important en terme de formation et là encore, les obstacles sont nombreux, venant aussi bien des pays d'origine, qui ont peur de voir partir et ne pas revenir les stagiaires, que de nos institutions qui sont de plus en plus opposées à ce type de collaboration et ne nous proposent plus aucune solution notamment en terme d'hébergement comme c'était le cas il y a quelques années au sein de l'école d'infirmière la Rochefoucauld ou dans les appartements de l'administration de l'hôpital Saint Vincent de Paul aujourd'hui fermé.

Votre soutien nous honore et nous engage à continuer. En 2015, une mission exploratoire est pressentie à Yaoundé au Cameroun même si la aussi les exactions en cours au nord du pays doivent inciter à la plus grande prudence. L'action au Togo reprendra dès que possible. Gardons l'espoir et encore une fois très belle année 2015.

Dr Pierre-Philippe Massault

Président de l'association HOPE